Natura 2000 sur la rivière Allier et ses principaux affluents dans le Puy-de-Dôme

La dynamique fluviale, indispensable au bon fonctionnement des rivières

Les accumulations de sédiments et les érosions de berge sont les ajustements naturels et nécessaires de la rivière aux fluctuations naturelles de débit et constituent la dynamique fluviale. Les nombreux prélèvements de sédiments et enrochements de berges sur l'Allier ont créé un déficit en transport sédimentaire, obligeant la rivière à éroder le fond de son lit et ainsi à s'enfoncer. Cette incision du lit a pour effets principaux l’abaissement de la nappe alluviale, et donc la réduction de la ressource en eau potable, la banalisation des milieux naturels et la fragilisation des ponts.

 

L’Allier, rivière sauvage

 

L’Allier et ses principaux affluents ont été reconnus d’intérêt européen de par la présence de nombreux habitats et espèces, témoins du bon fonctionnement des rivières. En effet, ces secteurs de cours d'eau ont connu dans le passé une dynamique fluviale relativement active, que l'on retrouve aujourd'hui de façon localisée sur les tronçons non enrochés.

 

 

 

 

Les processus d’érosion, de transport et de dépôt des sédiments sont à l’origine de la création de milieux spécifiques à ces rivières et donc de la présence d’espèces caractéristiques de ces habitats naturels.

A ce titre, l’Allier est considéré comme l’une des dernières grandes rivières sauvages d’Europe de l’ouest. Il est effectivement relativement peu anthropisé en comparaison avec les autres grands cours d’eau européens pour la plupart endigués.

 

Un fonctionnement façonné par l’homme

Malgré la qualification de « rivière sauvage », le fonctionnement des habitats naturels, et plus largement de ces rivières, est influencé par l’activité humaine. Le pâturage par exemple contribue à créer et maintenir des milieux ouverts, contribuant ainsi à la diversité biologique du site. En revanche d’autres activités ont des impacts défavorables sur le patrimoine naturel. Les atteintes majeures concernent la modification de la dynamique fluviale et elles sont nombreuses en zone périurbaine d'Issoire et de Clermont-Ferrand. La surexploitation des granulats dans les années 1960-1990 et les nombreux enrochements de berges, mis en place pour protéger les activités humaines, perturbent la dynamique naturelle et conduisent à une uniformisation des habitats. Ils entament ainsi la diversité biologique du site. Ces aménagements ont également un fort impact sur la nappe alluviale de l'Allier.


Les 3 sites Natura 2000 qui concerne le val d’Allier dans le Puy-de-Dôme sont présidés par l’Etat et animés par le Conservatoire d’espaces naturels Auvergne. Deux sites sont issus de la directive "Habitats" (ZSC) et un de la directive "Oiseaux" (ZPS).

 

Sur l’Allier en aval de Pont-du-Château, deux sites se superposent, une ZPS et une ZSC :

-    Le site "Oiseaux", "Val d’Allier Joze – Saint-Yorre", 

cible les espaces de reproduction, d’alimentation, d’hivernage ou de migration essentiels à la survie de certaines espèces d’oiseaux menacées,

-  Les sites "Habitats", "Val d'Allier Alagnon" en amont et "Zones alluviale de la confluence Dore-Allier" en aval, ciblent les milieux naturels, la faune (autre que les oiseaux), et la flore devenus vulnérables à l’échelle européenne.